PIETRA IGNIARIA
« Pierre qui donne du feu »
L’un des plus beaux village de la Vallée de l’Estéron situé à 45 km de NICE.
Ancien poste romain, maillon de la chaine qui servait à transmettre les messages par signaux depuis l’écosse jusqu’à Rome.
A l’époque de Jules César, 70 avant JC, la télégraphie était très en usage chez les Romains. Ils établissaient partout où s’étendaient leurs conquêtes, un système de communication rapide, qui favorisait singulièrement leur autorité sur les peuples soumis à leur domination. Il ne fallait que 48 heures par temps clair pour transmettre un message d’Hadrien en Ecosse à Rome. Sous les empereurs, tous les pays soumis à la domination Romaine étaient sillonnés d’admirables routes, le long desquelles s’élevaient des tours destinées à transmettre des signaux. Or, PIERREFEU, à l’écart des voies de circulation, ne présentait pas un grand intérêt pour maintenir un garnison Romaine permanente. On peut donc penser que PIERREFEU et sa tour de transmission faisait partie de cette chaine de transmission. Le site avait certainement été choisi pour son isolement, le mettant à l’abri des invasions depuis plus de 2000 ans. D’ailleurs la route départementale qui mène au vieux village ne va nulle part ailleurs !
En 1722, PIERREFEU fut une seigneurie érigée en fief dont les armoiries relativement récentes représentent, par 3 pierres enflammées, l’exploitation du silex utilisé pour les pierres à fusil.
PEIRAFUEC en niçois : la pierre à feu, indice probable d’un gisement préhistorique de silex.
Des fouilles firent découvrir dans ces lieux des restes de tombeaux construits en épaisses briques, des ossements humains, des vases funéraires, des monnaies et des médailles de bronze à l’effigie de divers empereurs Romains.
A son apogée, au 17ème siècle, PIERREFEU comptait 375 habitants.
Une population, composée essentiellement d’agriculteurs, ayant survécu grâce aux cultures regroupées en planches que l’on nomme traditionnellement « restanques ».
Comme la plus part des villages de l’arrière pays niçois, PIERREFEU fut atteint, au début du 20ème siècle par le phénomène dit du « déperchement » . Ainsi les populations qui, depuis le Moyen Age, avaient vécu groupées dans le vieux village, commencèrent à descendre habiter le long des pentes, près des routes, près des terres plus fertiles et surtout près de l’eau.
L’évolution agricole et industrielle ont conduit la majeure partie de la population à chercher une vie moins rude, plus rémunératrice vers la côte.
Le vieux village devint désert et les maisons abandonnées furent nombreuses.
Après la seconde guerre mondiale, l’engouement et le développement automobile, l’amélioration des routes permirent, à ceux qui voulaient retourner aux sources, de se plonger dans une nature, pure, sauvage et insolite.
Grâce à la présence de l’église Saint MARTIN et Saint SEBASTIEN, si harmonieusement nichée entre deux rochers, le décor théâtral du VIEUX PIERREFEU se distingue des autres villages perchés.
A l’entrée de la place du vieux village une dalle au sol rappelle le bon sens des habitants. La devise inscrite en latin « UTI MA NON ABUTI », rappelle qu’il faut user de ce que nous offre la nature sans en abuser.